Interdiction des bandits manchots dans les établissements publics.
Mercredi 30 mars 2005
BERNE - Le 1er avril, les bandits manchots devront avoir disparu des cafés et des salons de jeu de Suisse. Ils pourront être remplacés par des machines à sous proposant des jeux d'adresse. Mais les exploitants s'attendent à une importante perte de gains.
La loi sur les maisons de jeu, entrée en vigueur le 1er avril 2000, interdit tout jeu de hasard en dehors des casinos au bénéfice d'une concession. Une période transitoire de cinq ans a toutefois été prévue pour la poursuite de l'exploitation des bandits manchots dans les établissements publics, où la limite était fixée à cinq appareils. Ce délai échoit jeudi.
Dès vendredi donc, environ 6000 machines à sous devront avoir été débranchées des cafés et salons de jeu des treize cantons qui les ont autorisées (AG, AI, AR, BE, FR, GL, LU, NW, OW, SH, TG, UR, ZG), rappelle la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ). Elles pourront être remplacées par des appareils à sous de jeux d'adresse, comme les jeux vidéo de réaction et les flippers.
Nombre d'exploitants ont profité jusqu'au dernier moment du délai qui leur était imparti. Ce n'est que mercredi que la société Escor a commencé à mettre hors service ses 1100 automates à sous, a expliqué son directeur Norbert Mauron. Proms, en revanche, a d'ores et déjà remplacé un appareil à sous sur deux, selon son directeur Christian Blanquet.
En Suisse, l'industrie des automates génère un chiffre d'affaires de 162 millions de francs et emploie quelque 1200 personnes, selon les données de son association faîtière Swissplay.
Avec ce changement, les exploitants craignent de ne pas toucher le jackpot. Dans un premier temps, du moins, car les amateurs de jeux de hasard ne sont pas les mêmes que ceux de jeux d'adresse, où l'habilité du joueur détermine son gain. Reste que certains apprécient l'ambiance du café et ne mettront jamais les pieds dans un casino, estime Christian Blanquet.
Escor prévoit une baisse de 40 % de son chiffre d'affaires annuel alors que la société Proms parle de 50 %. A leurs yeux, la situation devrait se redresser progressivement vers la fin de l'année.
Les contrevenants à la nouvelle loi s'exposent à une poursuite pénale et à une peine d'arrêts ou à une amende pouvant atteindre 500 000 francs.
(source : swissinfo.org/SDA-ATS)
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