La Suisse se cherche son premier champion de poker

Vendredi 2 avril 2021

Entre avril et juin, par l’entremise de sa plateforme de poker en ligne, Swiss Casinos commence une compétition nationale avec un ticket pour le vainqueur pour le championnat du monde à Las Vegas.

Après une très longue période de vaches maigres, les amateurs suisses de poker ont de quoi retrouver un peu le sourire. Faisant suite à l’ouverture de sa première salle de poker en ligne au mois de décembre dernier, Swiss Casinos Holding entame ce jeudi un premier tournoi gratuit et en ligne.

D’ici à la fin du mois de mai, lors de six tournois disputés quotidiennement de 17 h 30 à 21 h, les joueurs pourront tenter de se qualifier à la table finale et remporter une partie des 30’000 francs mis en jeu. Propriétaire des casinos de Pfäffikon, de Schaffhouse et de Zurich, Swiss Casinos indique vouloir trouver un premier champion au plan national. «Le gagnant représentera les casinos suisses, et donc la Suisse, au championnat du monde de poker à Las Vegas», précise son CEO, Marc Baumann.


«Le gagnant représentera les casinos suisses,
et donc la Suisse, au championnat du monde de poker à Las Vegas.»


Pour le groupe, il s’agit surtout de rendre sa plateforme la plus populaire possible avant que d’autres acteurs n’arrivent sur le marché. «Environ 1800 à 2100 personnes (aux trois quarts suisses alémaniques) jouent chaque jour au poker en ligne sur notre plateforme», indique le patron de Swiss Casinos.

Faible offre en Suisse

Aussi modeste soit-il, ce premier tournoi représente un pas de plus en faveur d’un divertissement dont l’essor rencontré au cours de la première décennie du XXIe siècle avait été brisé net par le Tribunal fédéral. Pour mémoire, après avoir jugé que les tournois physiques de poker entraient dans la catégorie des jeux de hasard, ce dernier interdisait aux particuliers d’organiser des tournois privés.

La frustration des quelque 20’000 joueurs romands (occasionnels et réguliers) avait encore grimpé d’un cran une fois que les alternatives en ligne (exploitées par des géants internationaux comme PokerStars) avaient à leur tour été prises pour cible avant d’être carrément bannies du pays courant 2019. L’année 2020 marque ainsi la période la plus pauvre du poker en Suisse étant donné que les casinos, son ultime bastion, ont dû fermer durant de nombreuses semaines à cause du Covid-19.

En comparaison de ce qui se fait dans les autres pays, il n’est pas difficile de réaliser à quel point la route s’annonce encore longue pour retrouver l’entrain des années 2000 pour le poker en Suisse. Et l’offre actuelle disponible apparaît encore bien légère, en comparaison de celle dont disposent les joueurs des autres pays.

haque jour, ce sont des milliers de tournois de tailles diverses qui sont organisés par les géants du secteur. Quant aux 30’000 francs mis en jeu par le propriétaire suisse de casinos, ils font pâle figure face aux millions de dollars de gains potentiels proposés par les PokerStars, Winamax ou Bwin.com. «Intégrés dans un réseau de 18 opérateurs de onze pays, en proposant plusieurs centaines de tournois chaque jour, nous pensons que tous les joueurs de poker souhaitant jouer en ligne en Suisse trouveront une offre appropriée sur notre plateforme», réagit Marc Baumann.

Retour des tournois privés

Pandémie oblige, aucun tournoi n’a encore eu lieu. Mais dès que la situation sanitaire s’améliorera, il sera à nouveau possible d’organiser des événements en Suisse hors des maisons de jeu. Effective depuis le 1er janvier 2021, cette possibilité sera toutefois conditionnée à un ensemble bien précis de règles, dont une limitation de mise de 300 francs pour une personne majeure et des gains totaux plafonnés à 20’000 francs par tournoi.

(source : 24heures.ch/Olivier Wurlod)