ouverture à Vevey d'un procès civil lié à l'affaire Le Roux

Lundi 25 juin 2012

Un procès civil lié à l'affaire Le Roux, une célèbre affaire criminelle française, s'est ouvert lundi. Il doit déterminer à qui revient un pactole de 3,7 millions.

Un procès civil lié à l'affaire Le Roux, une célèbre affaire criminelle française remontant à 1977, s'est ouvert lundi devant le tribunal d'arrondissement de Vevey (VD). Il doit déterminer à qui revient un pactole de 3,7 millions qui dort depuis plus de 30 ans sur un compte bancaire à Vevey.

"C'est la plus ancienne affaire judiciaire de France. Elle dure depuis 35 ans", a commenté lundi un témoin juge d'instruction, appelé à la barre par la famille Le Roux. Devant une petite salle d'audience quasiment vide, trois parties se sont disputées le pactole. Le tribunal rendra sa décision par écrit au courant de l'été.

Un frère d'Agnès Le Roux, l'héritière du Casino de la Méditerranée, qui a disparu mystérieusement en 1977 à l'âge de 29 ans, réclame les fonds avec sa famille. Il le dispute au titulaire du compte bancaire, à savoir Jean-Maurice Agnelet, qui a été condamné pour le meurtre d'Agnès, et qui purge une peine de 20 ans de réclusion en France.

Elément nouveau

Les héritiers de Jean-Dominique Fratoni, le patron du casino Ruhl revendiquent également ces fonds. Ce dernier avait versé 3 millions de francs français à Agnès le Roux pour l'achat des droits de vote de ses actions dans le Casino de la Méditerrannée. Ces 3 millions se sont transformés, au fil des performances des marchés financiers en 3,7 millions de francs.

Le président du tribunal de Vevey a ordonné lundi, après trois heures d'audience, une suspension des débats jusqu'à mercredi matin, dernier jour du procès. Un élément nouveau est en effet apparu le 19 juin dernier.

La Cour d'appel de Lyon a décidé que Jean-Maurice Agnelet ne peut plus hériter, étant donné qu'il a été condamné pour le meurtre d'Agnès Le Roux. Les deux autres parties espèrent à présent qu'il va se retirer du procès. Son avocat doit le consulter à ce sujet, a-t-il confirmé.

La famille Le Roux n'a pas exclu un accord avec les héritiers de M. Fratoni, en cas de désistement de M. Agnelet. M. Fratoni a désigné deux oeuvres de bienfaisance comme ses légataires universels pour ses biens en Suisse, soit la Croix-Rouge suisse et la Ligue contre le cancer.

Revendications diverses

Le compte avait été ouvert à l'origine par Agnès Le Roux, et ensuite transformé en compte commun avec Jean-Maurice Agnelet, son amant. L'argent a ensuite été versé sur un compte détenu uniquement au nom de ce dernier.

Les trois millions de francs français de l'époque avaient été versés par M. Fratoni à Agnès Le Roux pour des actions dans le Palais de la Méditerranée. Jean-Dominique Fratoni n'a jamais reçu ces actions, alors qu'il les avait payées. Le compte a été bloqué, en 1983, car il a réclamé la restitution des fonds devant la justice suisse, a indiqué son avocat.

De son côté, Jean-Maurice Agnelet estime que les fonds lui appartiennent étant donné que le compte est à son nom. Enfin la famille d'Agnès Le Roux revendique cet argent, car elle estime qu'il a été subtilisé illégalement par Jean-Maurice Agnelet.

(source : lacote.ch/ATS/AFP)




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