Crans-Montana conserve son casino, mais le Valais n’obtient pas de deuxième concession

Jeudi 30 novembre 2023

Société du Casino de Crans-Montana SA

Article publié sur le nouvelliste 29/11/202 PAR Partick Ferrari.

Le casino de Crans-Montana a décroché la seule concession d’exploitation de maison de jeu attribuée en Valais, face à des projets à Sion et à Martigny-Combe. L’octroi d’une deuxième licence sera réévalué en 2028.

C’est une décision qui vaut des millions. Le Conseil fédéral a attribué ce mercredi les concessions pour l’exploitation de casinos en Suisse.

En Valais, l’actuel établissement de Crans-Montana remporte la mise face aux projets de casino de Sion et de Martigny-Combe. Il pourra ainsi continuer d’accueillir les joueurs sur le Haut-Plateau pour une durée de vingt ans, soit pour la période de 2025 à 2044.

Pas vraiment une surprise

Le Conseil d’Etat valaisan, qui avait pris position formellement pour l’attribution de deux licences en Valais, n’a donc pas été suivi par la Confédération.

Le Conseil fédéral ne s’est, comme prévu, pas écarté du rapport de la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ), qui prévoyait déjà en 2022 l’octroi d’une seule concession pour l’ensemble du territoire valaisan. Ce choix n’est donc pas vraiment une surprise.

«C’est une injustice crasse»

Face à ces annonces de Berne, le président du gouvernement cantonal hésite à voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.

On prive notre canton de 300 millions de recettes fiscales sur vingt ans en n’attribuant pas de deuxième concession en Valais.
CHRISTOPHE DARBELLAY, PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT VALAISAN

«On peut considérer cette décision comme une petite victoire d’étape», estime Christophe Darbellay. «D’un côté, on a obtenu le renouvellement de la concession de Crans-Montana, qui est le seul casino de montagne rentable du pays. D’un autre côté, on prive notre canton de 300 millions de recettes fiscales sur vingt ans en n’attribuant pas de deuxième concession en Valais. C’est une injustice crasse vis-à-vis d’autres cantons comme le Tessin et les Grisons.»

Pour rappel, les trois concessions tessinoises et les deux grisonnes ont toutes été reconduites.

Une deuxième concession en 2028?

Malgré tout, le combat des autorités cantonales pour deux concessions n’a visiblement pas été mené en vain. Le Conseil fédéral a en effet mandaté pour 2028 un nouveau rapport sur le paysage des casinos en Suisse. Avec en point de mire notamment l’analyse de la situation valaisanne.

Devant la presse, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a relevé que l’attribution d’une seconde concession en Valais sera de nouveau analysée à cette occasion, tout en défendant le choix du jour. «Selon les critères actuels, il n’y a pas de place aujourd’hui pour plusieurs maisons de jeu en Valais. Il est trop tôt pour dire ce qu’il en sera dans cinq ans.»

A noter encore que la décision du Conseil fédéral de ce jour n’est pas sujette à recours.


LE PROJET DE SION FINIT JUSTE DERRIÈRE LE CASINO DE CRANS-MONTANA

Pour attribuer le seul sésame mis en jeu dans le canton, le Conseil fédéral s’est appuyé sur l’évaluation des différents dossiers déposés par la Commission fédérale des maisons de jeu. Trois sociétés étaient sur les rangs. L’actuel casino de Crans-Montana était opposé à des projets à Sion et à Martigny-Combe, qui ne verront pas le jour.

Le troisième projet distancé

Dans un communiqué, la société Casino du Valais SA (propriété du groupe Grand Casino Lucerne), qui souhaitait construire l’établissement sédunois dans le secteur de la place des Potences, dit simplement regretter la décision du Conseil fédéral. La défaite pour ce dossier ne s’est pas jouée à grand-chose si l’on en croit les évaluations de la CFMJ.

Le troisième projet, porté par la société Casino des Alpes SA du promoteur immobilier Christian Constantin, n’a en revanche pas trouvé grâce aux yeux des membres de la commission. Il obtient les résultats les plus faibles dans cinq des six domaines d’évaluation.

Une interprétation qui surprend CC

«Je suis étonné de voir que le Groupe Barrière a de super notes pour les autres casinos qu’il exploite comme celui de Montreux, mais pas pour le quatrième qu’il était censé exploiter à Martigny», ironise Christian Constantin. «La CFMJ a une façon d’interpréter les choses qui me surprend. Un peu comme les arbitres avec la VAR au match du FC Sion.»