Le Conseil d’Etat se bat pour deux casinos en Valais

Vendredi 31 mars 2023

Image par denisa2017

Extraits de l'article publié sur Le Nouvelliste le 29/03/2023 - Patrick Ferrari

Le gouvernement cantonal persiste et signe. Dans le cadre de la procédure d’attribution de nouvelles concessions de casino, il réaffirme clairement sa volonté d’obtenir deux licences B pour des maisons de jeu sur son sol au lieu d’une prévue actuellement. L’année dernière, le Conseil d’Etat valaisan avait déjà plaidé en ce sens dans un courrier adressé au Conseil fédéral.

En substance, la prise de position n'a pas changé. Le canton demande le renouvellement de la concession du casino existant de Crans-Montana et l'attribution d'une autre autorisation pour un casino de plaine.

Le Conseil d'Etat se dit convaincu «qu'une seconde licence remplirait aisément les critères fixés par la législation sur les jeux d'argent et les recommandations de la Commission fédérale des maisons de jeu. Pour appuyer sa requête, que Le Nouvelliste s'est procurée, le gouvernement met en avant sur trois pages le potentiel économique, touristique et de développement démographique du Valais. Il insiste aussi sur l'utilité publique des rentrées fiscales amenées par un second casino ou encore sur le déséquilibre avec d'autres régions de Suisse.

Pour rappel, l'ouverture d'un deuxième établissement dans le canton n'est pas dans les plans de la Confédération à ce stade. Même si le Conseil fédéral prévoit d'octroyer 23 concessions dans toute la Suisse au lieu de 21 jusqu'ici, aucune licence supplémentaire n'est envisagée sur sol valaisan.

Pour Christophe Darbellay, la répartition actuelle des concessions et celle à venir prétérite ainsi le Valais par rapport à des cantons comme le Tessin ou les Grisons. «Le potentiel économique des projets de Sion ou Martigny-Combe est bien supérieur à celui des casinos existants dans les Grisons. Ces établissements ne respectent même pas les critères fixés pour le renouvellement de concessions par la Confédération», lâche le ministre de l'économie valaisan, ancien président de la Fédération suisse des casinos.

Les casinos existants dans les Grisons ne respectent même pas les critères fixés pour le renouvellement de concessions par la Confédération.

Difficile de le contredire sur ce point, puisque dans sa recommandation, le Conseil fédéral précise que le requérant souhaitant obtenir une autorisation «devrait choisir un emplacement permettant à l'offre de jeux terrestre de dégager un produit brut des jeux de minimum 10 millions de francs par an». Un critère qui n'est rempli par aucune des deux demandes de renouvellement de concession déposée dans les Grisons, selon leurs propres prévisions. Au contraire des projets de Sion, de Martigny-Combe et du casino de Crans-Montana qui tablent respectivement sur des rentrées (produits bruts des jeux) de 19,2 millions, 32,5 millions et 16 millions par an à l'horizon 2028.

Le Valais change sa loi pour capter plus d'argent

De fait, ces chiffres sont la promesse de rentrées fiscales intéressantes pour le canton de l'ordre de quelques millions via l'impôt sur les maisons de jeu et parlent en faveur de deux concessions. Pour capter encore un peu plus de l'argent généré, le Valais indique avoir ajouté une disposition spéciale à sa loi cantonale sur les jeux d'argent, il y a seulement quelques mois. Celle-ci oblige chaque casinotier à «reverser à l'utilité publique» un pourcentage du produit net des jeux. Ces montants permettront «de soutenir différents projets dans les domaines de la culture, de la santé, de l'action sociale ou du patrimoine». L'ensemble de ces éléments fiscaux parle également en faveur de deux concessions selon le gouvernement.

Un projet en meilleure posture

Tout au long de sa prise de position, le Conseil d'Etat se garde bien d'afficher une quelconque préférence pour l'un des deux projets situés en plaine. Pourtant, sa décision de soutenir le renouvellement de la concession de Crans-Montana semble réduire les chances du projet de Sion. Car on voit mal deux casinos aussi proches géographiquement être autorisés par la Confédération. Christophe Darbellay réfute cette interprétation. «Jamais vous n'entendrez le Conseil d'Etat prendre position pour un des deux établissements projetés en plaine.»

l'addiction aux jeux?

La prise de position se conclut par la question de la lutte contre la dépendance au jeu. Le canton relève que plus de 400 000 francs par an sont alloués à différents fonds et mandats dans ce cadre. Mais pour éviter que les problèmes d'addiction aux jeux s'aggravent dans le canton, ne vaudrait-il pas mieux éviter d'ouvrir un second casino? Non, répond Christophe Darbellay qui rappelle que le jeu en Suisse existait avant qu'on y autorise les casinos, il y a vingt ans. «La prohibition n'est pas une politique en matière de jeux d'argent. Il faut trouver un chemin crédible pour prévenir et contrôler efficacement l'addiction, tout en faisant en sorte que les gains réalisés par les établissements profitent à l'intérêt public comme le demande la Constitution.»

(source : lenouvelliste.ch/Patrick Ferrari)




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